Exposition Polaroids à Berlin : la magie instantanée à la Fondation Helmut Newton
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Les photos Polaroid ont ce je-ne-sais-quoi d’unique : un grain authentique, une touche de nostalgie et surtout cette magie incomparable de voir l’image apparaître sous nos yeux. Et visiblement, même les plus grands noms de la photographie de mode n’ont pas résisté à leur charme.
Cette semaine, la Fondation Helmut Newton à Berlin met à l’honneur cette esthétique iconique avec Polaroids, une exposition qui rassemble les œuvres d’Helmut Newton aux côtés d’autres photographes ayant exploré le Polaroid sous toutes ses formes : en image unique, en mosaïque ou encore en livre.
Une plongée fascinante dans l’univers du Polaroid, qui risque bien de vous faire retomber amoureux de ces clichés au grain vintage.
Je vous propose un petit tour dans l’univers d’Helmut Newton et du Polaroid en images.
Le Polaroid, cet étrange objet de désir
Objet pop-culture par excellence, le Polaroid a immédiatement séduit les créateurs dès sa création en 1947 par son inventeur : Edwin Land. En 1972, le petit appareil adopte une forme pliable et, surtout, devient abordable. Il est alors adopté par un plus grand nombre de photographes, amateurs et professionnels et s’incruste dans les pages de Vogue, où posent les mannequins les plus iconiques des années 80-90, comme Cindy Crawford ou Eva Herzigová, sous l’œil d’Helmut Newton. Le photographe accroche tout de suite avec l’appareil photo, qui lui permet d’obtenir un instantané du shooting. Dès le début des années 1990, le Polaroid ne sert plus seulement d’aide à la composition de l’image sur les photoshoots, mais devient un outil créatif à part entière pour capturer l’authenticité d’un moment.
La spontanéité est justement ce qui plaît le plus à Helmut Newton, qui doit encaisser des critiques, car les photos présentées dans son livre Pola Woman en 1992 sont jugées « imparfaites ». « Mais c’est justement ce qui était passionnant : la spontanéité, la rapidité. »
L’exposition : Helmut Newton, Vogue, la mode et les créateurs
L’exposition est vaste, et à vrai dire, c’est l’une des plus complètes consacrée à la mode et au Polaroid. On déambule à travers des centaines de photographies présentées chronologiquement, retraçant l’évolution du travail d’Helmut Newton, l’un des photographes de mode les plus influents du XXe siècle.
Le spectateur découvre ainsi le processus créatif de l’artiste, de son idée initiale jusqu’à l’image finale. Certaines photos portent encore les annotations manuscrites de Newton, témoignant du Polaroid comme outil de travail dans la composition de l’image.
Quant aux œuvres elles-mêmes, elles capturent aussi bien des paysages que des scènes de vie dans des appartements bourgeois parisiens, en vacances sur la Côte d’Azur ou à Monaco. Newton excelle dans l’art de rendre ces lieux luxueux authentiques, tout en y insufflant une touche de sexy et d’impulsivité. Dès 1978, ses photographies deviennent plus mises en scène : plus d’acting, des compositions inspirées de la Renaissance et du cinéma hollywoodien.
Ma série préférée ? Les clichés pris près des piscines dans les années 80, où se mêlent esthétique et spontanéité. Certaines prises de vue, travaillées avec une rigueur géométrique en jouant sur le bleu du ciel ou de l’eau, rappellent le travail du peintre américain Edward Hopper.
Étant avant tout un photographe de mode, la mode est bien sûr un thème central de l’exposition. Le spectateur plonge ainsi au cœur des appartements parisiens où se déroulent des shootings pour Yves Saint-Laurent. D’ailleurs, le couturier, admiratif du travail de Newton, lui avait personnellement commandé des clichés de ses collections.
Enfin, l’exposition met en lumière les collaborations emblématiques d’Helmut Newton avec des figures majeures de la mode, de Karl Lagerfeld à Thierry Mugler, offrant un aperçu fascinant de son influence dans l’univers du luxe et du glamour.
Les autres artistes présentés
L’exposition se poursuit avec le travail d’autres artistes ayant exploré le Polaroid sous différentes formes. Qu’ils soient réalistes ou expérimentaux, ces clichés révèlent toute la richesse de ce médium. Certains l’utilisent pour capturer l’instant avec spontanéité, tandis que d’autres le détournent en mosaïques ou œuvres abstraites, jouant avec les imperfections du support.
Ce qui ressort, c’est que la magie du Polaroid réside dans sa capacité à figer l’instant présent. Loin d’être un simple outil de test, il s’impose comme un véritable médium artistique.
Vous avez jusqu’au 25 juillet 2025 pour admirer la mode à travers l’exposition Polaroid à la Fondation Helmut Newton à Berlin.
Toutes les informations sont accessibles ici.
